QU'EST-CE QUE L'ARTHROSE DE LA BASE DU POUCE ?

Dans une articulation normale, le cartilage recouvre l’extrémité des os et sert « d’amortisseur ». Il permet une mobilité souple et sans douleur. Avec l’âge, le cartilage s’use et se fragmente progressivement. 

Les extrémités osseuses deviennent rugueuses, elles frottent l’une sur l’autre, créant l’arthrose. Ce contact est responsable des douleurs et de la perte de la force. Ce processus se déroule sur plusieurs années, car l’arthrose se développe par poussées.

La douleur et le gonflement sont présents à la base du pouce laissant croire à une douleur du poignet. L’usage intensif du pouce, mais aussi les changements de température peuvent amplifier ces douleurs. Des douleurs nocturnes peuvent être ressenties.

La rhizarthrose est ainsi très handicapante pour de nombreux gestes exigeants force et précision, principalement lors de la pince opposant le pouce aux autres doigts : mettre et tourner une clé, ouvrir une porte ou une bouteille ou peler des fruits et encore coudre, tricoter, écrire…

POURQUOI AI-JE DE L'ARTHROSE DANS LES DOIGTS ?

L’arthrose de la base du pouce est une affection très courante qui touche, sans que l’on sache pourquoi. Essentiellement les femmes (80%). Sa fréquence augmente avec l’âge et les deux mains peuvent être touchées. 

Elle débute généralement après l’âge de 40 ans. Néanmoins, différents facteurs favorisent son apparition : facteurs hormonaux, notamment en cas de ménopause précoce ou artificielle, facteurs génétiques (prédisposition familiale), travail manuel pénible, facteurs traumatiques (séquelles de fractures ou d’entorses graves) et l’hyperlaxité articulaire.

LES 
SYMPTÔMES

Comment ma rhizarthrose va-t-elle évoluer ?

L’usure du cartilage est irréversible et l’arthrose ne guérit pas spontanément. L’évolution naturelle se fait vers l’apparition d’une « bosse » à la base du pouce.  Il s’agit d’une luxation de l’articulation, car le métacarpien glisse et sort de sa position par rapport au trapèze.

Ensuite, la douleur tend à diminuer progressivement et l’articulation perd de sa mobilité. Le pouce s’enraidit et l’espace entre le pouce et l’index se rétrécit. Ceci rend difficile d’écarter le pouce afin de saisir les objets volumineux et s’accompagne d’une importante perte de la force de la main. 

Au stade ultime, par compensation, les autres articulations du pouce se déforment et apparaît une déformation en zig zag appelée pouce en « z » avec le risque de handicap important.

 

Comment se fait le diagnostic ?

La déformation du pouce et la localisation de la douleur sont généralement très évocateurs. L’application d’une pression sur la base du pouce réveille la douleur.  La radiographie est suffisante et confirme le diagnostic. Nul besoin de scanner ou d’IRM.

LE 
TRAITEMENT

Les différents traitements visent à calmer la douleur et à limiter l’inflammation.
La mise au repos de l’articulation, notamment lors des poussées douloureuses, est vivement conseillée. Il faut éviter tout effort déformant et les mouvements répétitifs comme le tricot, la couture et les sports où l’on se sert d’une raquette.
Les anti-inflammatoires et les antalgiques sont efficaces au début de la maladie.

Une attelle se mesure (orthèse) portée la nuit, diminue les tensions musculaires et calme les douleurs. Elle maintient le pouce dans une position d’écartement, ce qui permet de conserver son utilisation normale la journée.

L’infiltration de Cortisone permet de soulager les douleurs trop importantes. Sa répétition itérative risque d’altérer l’appareil capsulo-ligamentaire, ce qui compliquera une éventuelle intervention.

 

Sur la table d’opération

Lorsque l’arthrose est évoluée ou qu’elle ne répond plus aux précédents traitements, l’intervention est indiquée. 
L’intervention consiste à enlever l’os malade et à réaliser une reconstruction articulaire naturelle (ligamentoplastie) ou artificielle (prothèse). 

La ligamentoplastie consiste à prélever un de vos tendons au poignet afin de stabiliser l’articulation du pouce. Ce prélèvement n’entrainera aucune séquelle. 

La prothèse ressemble beaucoup à la prothèse de hanche avec une tête sphérique métallique qui s’articule dans une cupule en polyéthylène ou en métal. La fixation des pièces prothétiques dans l’os fait appel soit à la régénération osseuse (prothèses non scellées) soit à du ciment biologique (prothèses scellées).

Ces interventions sont radicales et efficaces. La durée est d’une heure et demi environ. Les résultats fonctionnels sont remarquables. L’intervention se fait la plupart du temps au cours d’une hospitalisation de courte durée (24 heures) et sous anesthésie loco régionale (seul le membre est anesthésié).

Avant l’opération, vous prenez rendez-vous avec le médecin anesthésiste qui vous examine, propose une méthode adaptée pour vous insensibiliser et vous donne des consignes à respecter.

LES RISQUES SPÉCIFIQUES

Quelle que soit la technique, les risques sont à peu près identiques :

  • irritation des nerfs cutanés, 
  • infection, 
  • usure ou descellement de la prothèse.

Ces problèmes sont exceptionnels et ne laissent habituellement aucune séquelle s’ils sont traités à temps.

APRÈS L’INTERVENTION

L’opération est le plus souvent suivie d’un œdème. La main devra être maintenue surélevée par une écharpe. 

Le poignet et le pouce sont immobilisés par une attelle pendant trois semaines. 
Le pansement sera changé par une infirmière à domicile deux fois par semaine.

La consultation est à 2-3 semaines après l’intervention avec une radiographie de contrôle. Une ordonnance de rééducation vous sera remise à ce moment. 

L’arrêt du travail est de trois mois pour les travailleurs manuels et, parfois, un délai de 6 mois est nécessaire pour les métiers exigeants, en raison de la perte de la force post opératoire dont la récupération est longue.

Vous pouvez prendre rendez-vous avec un professionnel de santé de notre équipe que ce soit en ligne ou par téléphone